Ce travail s’interroge sur le flux, sur la foule, sur le malaise, le mal-être, le dérangeant, l’extraordinaire (extraction des éléments de l’ordinaire, de l’ordre du connu et de l’habituel pour créer de l’extravagant, de la nouveauté). Une gradation est visible, du début à la fin de la vidéo. Un zoom lent, une image vide qui petit à petit est envahie de d’images subliminales, « spasmes visuels » de plus en plus nombreux, en parallèle d’un espace auditif silencieux, se retrouvant complètement obstrué à la fin de l’animation. On voit ce personnage subir une évolution mentale, d’un point de vue émotif. Ces émotions n’ont pas besoin d’être rationalisées pour la bonne expérience du spectateur d’un point de vue sensoriel, du moins, lorsque ce travail n’est observé que pour lui-même.
C’est en effet en prenant compte l’ensemble du contexte situant ce projet, (ce projet prenant alors la place d’une étape d’un récit, en l’occurrence, la seconde), qu’une rationalisation quant à l’ensemble des événements présents dans ce même récit peut être effectuée. Nous assisterons alors au mûrissement de ce personnage, à sa prise de position lorsque l’histoire dont il fait partie et qui l’anime induira sur lui. Ainsi ce projet s’interroge aussi sur la question du récit, sur l’herméneutique, sur l’interprétation au centre du regard du spectateur lors du visionnage d’une création humaine, changeant ici en fonction du degrés de connaissance que ce dernier a du contexte.
Titouan Lecomte